Les informaticiennes, de la dominance de classe aux discriminations de sexe
Parmi les études scientifiques et techniques, l’évolution de la discipline informatique attire l’attention. En effet, à partir des années 1980, de plus en plus d’hommes choisissent cette filière alors que dans le même temps, le nombre de femmes reste constant. Or, le choix d’étude et l’exercice d’une profession sont des pratiques qui sont toujours médiées par un système symbolique. Le choix d’une filière d’études en Sciences et technologie de l’information et de la communication (STIC) ne s’effectue pas sur la réalité mal connue des métiers de ce secteur mais sur les représentations sociales à la disposition du grand public, nourries par l’imaginaire de l’informatique.
Comment les femmes vivent-elles alors le fait d’être des exceptions ? Se saisissant de l’idéologie de l’universel républicain qui leur promet l’égalité entre les sexes, les informaticiennes, souvent issues des classes sociales aisées, se considèrent à leur place en informatique, d’autant plus que les représentations genrées de la discipline autorisent une certaine latitude d’interprétation. À l’école, elles peuvent occulter le sexisme tant que leurs résultats sont suffisamment bons. Mais une fois confrontées à une forte concurrence professionnelle, elles ne savent pas toujours décrypter les signaux des rapports sociaux de sexe et réagissent par une auto-accusation qui les renvoie, malgré elles, à un statut de dominées.
Pour aller plus loin, téléchargez l’article scientifique source de ce document (PDF, 365 Ko).
Newsletter
Le responsable de ce traitement est Inria. En saisissant votre adresse mail, vous consentez à recevoir chaque mois une sélection d'articles et à ce que vos données soient collectées et stockées comme décrit dans notre politique de confidentialité
Niveau de lecture
Aidez-nous à évaluer le niveau de lecture de ce document.
Votre choix a été pris en compte. Merci d'avoir estimé le niveau de ce document !
Isabelle Collet
Professeure en sciences de l'éducation à l'Université de Genève et responsable de l'équipe « G-RIRE : Genre - Rapports Intersectionnels, Relation Éducative ».