Les Newsletters Interstices
Image d'après l'œuvre originale "We Can Do It !" de J. Howard Miller
    Niveau facile
    Niveau 1 : Facile

    Les informaticiennes, de la dominance de classe aux discriminations de sexe

    Histoire du numérique
    Culture & Société
    Avant l’arrivée du micro-ordinateur, les métiers de l’informatique étaient des métiers scientifiques du tertiaire plutôt attractifs pour les jeunes femmes techniciennes ou ingénieurs. Avec son apparition, la représentation de l’informaticien s’est figée sur un homme pris dans une relation exclusive avec l’ordinateur, représentation très éloignée de la réalité des métiers de l’informatique et qui, loin de disparaître avec la multiplication des usages, se renforce.

    Parmi les études scientifiques et techniques, l’évolution de la discipline informatique attire l’attention. En effet, à partir des années 1980, de plus en plus d’hommes choisissent cette filière alors que dans le même temps, le nombre de femmes reste constant. Or, le choix d’étude et l’exercice d’une profession sont des pratiques qui sont toujours médiées par un système symbolique. Le choix d’une filière d’études en Sciences et technologie de l’information et de la communication (STIC) ne s’effectue pas sur la réalité mal connue des métiers de ce secteur mais sur les représentations sociales à la disposition du grand public, nourries par l’imaginaire de l’informatique.

    Comment les femmes vivent-elles alors le fait d’être des exceptions ? Se saisissant de l’idéologie de l’universel républicain qui leur promet l’égalité entre les sexes, les informaticiennes, souvent issues des classes sociales aisées, se considèrent à leur place en informatique, d’autant plus que les représentations genrées de la discipline autorisent une certaine latitude d’interprétation. À l’école, elles peuvent occulter le sexisme tant que leurs résultats sont suffisamment bons. Mais une fois confrontées à une forte concurrence professionnelle, elles ne savent pas toujours décrypter les signaux des rapports sociaux de sexe et réagissent par une auto-accusation qui les renvoie, malgré elles, à un statut de dominées.


    Conférence donnée lors des Journées scientifiques Inria 2015 – Visionner la vidéo (réalisation : Université de Lorraine)
    Durée : 59 min 28 s.

    Pour aller plus loin, téléchargez l’article scientifique source de ce document (PDF, 365 Ko).

    Newsletter

    Le responsable de ce traitement est Inria. En saisissant votre adresse mail, vous consentez à recevoir chaque mois une sélection d'articles et à ce que vos données soient collectées et stockées comme décrit dans notre politique de confidentialité

    Niveau de lecture

    Aidez-nous à évaluer le niveau de lecture de ce document.

    Si vous souhaitez expliquer votre choix, vous pouvez ajouter un commentaire (Il ne sera pas publié).

    Votre choix a été pris en compte. Merci d'avoir estimé le niveau de ce document !

    Isabelle Collet

    Professeure en sciences de l'éducation à l'Université de Genève et responsable de l'équipe « G-RIRE : Genre - Rapports Intersectionnels, Relation Éducative ».

     

    Voir le profil